Comprendre les huiles végétales pour les choisir

Parce que la peau est protégée par le film hydrolipidique (sébum et sueur, donc gras et eau), les huiles sont essentielles pour la protéger et la nourrir. D’une affinité naturelle avec la peau, les huiles végétales peuvent aussi lui apporter quelques « bonus » : effet bonne mine, lutte contre l’acné, les rides… Encore faut-il savoir quelle huile choisir. Focus sur ces trésors de la nature que sont les huiles végétales.

L’extraction

Commençons par le commencement : comment sont obtenues les huiles végétales ? Simplement par expression des graines ou noyaux des plantes. Parfois, pour certaines huiles, on utilise des solvants pour accélérer le processus : c’est souvent le cas pour l’huile de pépin de raisin par exemple. Une bonne huile végétale ne doit pas être obtenue selon ce processus. Elle doit absolument être vierge, de 1^re pression à froid et biologique. Pourquoi ? Parce qu’on n’a pas envie de mettre sur son visage des résidus d’engrais, pesticide ou OGM, mais au contraire des huiles dont toutes les propriétés sont intégralement préservées – sans décoloration, désodorisation ou autre processus d’altération. Les seules huiles non « brut » que l’on peut conseiller sont les macérats huileux. Par le procédé de macération, on va transférer certaines propriétés d’une plante (arnica ou calendula, par exemple) à une huile neutre (on utilise souvent l’huile de tournesol pour cela).
Les huiles végétales ne sont pas des huiles essentielles : elles n’ont ni les mêmes propriétés, ni les mêmes utilisations. Par contre, les huiles végétales sont d’excellents supports pour les huiles essentielles, obtenues, elles, par distillation.

La conservation

Certaines huiles végétales sont très solides et se conservent particulièrement bien, comme l’huile de jojoba. D’autres sont extrêmement sensibles à l’air et à la lumière, comme l’huile de chanvre. Mieux vaut conserver ses huiles végétales à l’abri de la lumière et de l’air (transférer dans un flacon plus petit dès qu’il y a plus d’air que d’huile dans un flacon) mais aussi des températures excessives – certaines seront plus à l’aise au réfrigérateur, mais d’autre s’y solidifieront… L’idéal reste donc un placard fermé, loin d’une source de chaleur.

La composition des huiles

Les huiles végétales sont principalement constituées d’acides gras et d’insaponifiables (entre 0,5 et jusqu’à 15%, selon des huiles) parmi lesquels on retrouve les minéraux et vitamines. Les vitamines A, B, C, D, E ou K sont les plus courantes dans les huiles végétales cosmétiques.

Les vitamines

La vitamine A, aussi appelée carotène, favorise l’hydratation de la peau, est un bon anti-oxydant et favorise la production de mélanine, donc donne bonne mine ! On la retrouve dans l’huile de jojoba, d’avocat ou le macérat de carotte.
Les vitamines B (elles sont 8, chacune ayant sa spécificité), sont principalement dédiées à la beauté des cheveux et de la peau ; la B3 prévient les tâches pigmentaires, la B5 stimule les cheveux et les ongles, la B9 joue un rôle dans la production de collagène. On en retrouve dans l’huile de germe de blé.
La vitamine C est régénérante, permet une meilleure cicatrisation, unifie le teint, lisse la peau et la protège des effets néfastes du soleil. On la retrouve surtout dans les huiles d’avocat et de rose musquée.
La vitamine D joue un rôle dans le renforcement de la barrière cutanée et la synthèse de la kératine.
La vitamine E est un anti-oxydant réputé dans la lutte contre le vieillissement, elle est également anti-inflammatoire et hydratante. On la retrouve notamment dans l’huile d’argan.
La vitamine K agit sur la circulation sanguine et l’épaisseur de la peau. On la retrouve dans l’huile de carthame.

Les acides gras

Composants majeurs des huiles, les acides gras sont une catégorie de lipides. Pour simplifier, en cosmétique, il existe 3 types d’acides gras : les acides saturées, mono-insaturées et poly-insaturées. Ces mentions déterminent principalement leur composition chimique : les acides gras saturés donnent des huiles solides à température ambiante (comme le beurre de karité), les acides insaturés donnent des huiles liquides à température ambiante. Mais ces acides possèdent bien d’autres qualités – et chaque huile est un cocktail particulier de ces acides…

Les acides gras saturés : parmi ceux-ci, on trouve notamment les acides palmitiques (protecteur car occlusif) lauriques (antibactérien), myristiques (fonctionne comme une barrière légère) et stéariques (propriétés proches de celles de l’acide stéarique).

Les acides gras mono-insaturés : on y retrouve le fameux oméga 9, les acides oléiques et ricinoléiques (réparateur, maintient élasticité, souplesse et hydratation) et l’acide palmitoléique (réparateur).

Les acides gras poly-insaturés : dont les acides linoléiques et gamma-linoléniques oméga 6 (nutritifs, anti-inflammatoires et réparateurs) et l’acide alpha-linolénique oméga 3 (protecteur et nourrissant).

La comédogénicité

Du fait de leur composition, les huiles végétales sont plus ou moins comédogènes, c’est-à-dire qu’elles « bouchent » plus ou moins les pores. Si cela peut être un avantage contre la déshydratation, cela peut ne pas convenir aux peaux sujettes aux points noirs. Pour faciliter le choix des huiles, il suffit de regarder son indice de comédogénicité : à 0, l’huile n’est pas comédogène, à 5, elle est très comédogène.

Alors, quelle huile pour qui ?

Voici un petit tableau résumant les ingrédients principaux de chaque huile végétale vierge et biologique De Saint-Hilaire et ses propriétés principales. Il existe bien évidemment d’autres actifs généralement très spécifiques qui caractérisent certaines huiles, comme la nigelline que l’on trouve dans l’huile de nigelle.

*IC : indice de comédogénité de 0 à 5
** IO : indice d’oxydation (plus il est bas, mieux l’huile se conserve) de 0 à 3